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L’IMMORTALITÉ

de nos destinées éternelles. Or, en examinant les possibilités diverses, on est forcé de reconnaître que les plus belles ne sont pas les moins vraisemblables. Une première hypothèse à écarter d’emblée, sans discussion, nous l’avons vu, est celle de l’anéantissement absolu. Une deuxième hypothèse, ardemment caressée par nos instincts aveugles, nous promet la conservation plus ou moins intégrale, à travers l’infini des temps, de notre conscience ou de notre moi actuel. Nous avons également étudié cette hypothèse, un peu plus plausible que la première, mais au fond si étroite, si naïve et si puérile, qu’on ne voit guère, non plus pour l’homme que pour les plantes et les animaux, le moyen de la situer raisonnablement dans l’espace sans bornes et le temps sans limites. Ajoutons que de toutes nos destinées possibles, elle serait la seule vraiment redoutable et que l’anéantissement pur et simple lui serait mille fois préférable.

Reste la double hypothèse d’une survie