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L’INTELLIGENCE DES FLEURS

Le système de l’Utriculaire est encore plus compliqué. Voici comme le décrit M. H. Bocquillon dans La Vie des Plantes : « Ces plantes, communes dans les étangs, les fossés, les mares, les flaques d’eau des tourbières, ne sont pas visibles en hiver ; elles reposent sur la vase. Leur tige allongée, grêle, traînante, est garnie de feuilles réduites à des filaments ramifiés. À l’aisselle des feuilles ainsi transformées, on remarque une sorte de petite poche pyriforme, dont l’extrémité supérieure et aiguë est munie d’une ouverture. Cette ouverture porte une soupape qui ne peut s’ouvrir que du dehors en dedans ; les bords en sont garnis de poils ramifiés ; l’intérieur de la poche est tapissé d’autres petits poils sécréteurs qui lui donnent l’aspect du velours. Lorsque le moment de la floraison est arrivé, les petites outres axillaires se remplissent d’air ; plus cet air tend à s’échapper, mieux il ferme la soupape. En définitive, il donne à la plante une grande légèreté spécifique et l’amène à