Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
18
L’INTELLIGENCE DES FLEURS

secrètes merveilles. Comme la fécondation de leurs fleurs ne peut se faire sous l’eau, chacune d’elles a imaginé un système différent pour que le pollen puisse se disséminer à sec. Ainsi les Zostères, c’est-à-dire le vulgaire Varech dont on fait des matelas, renferment soigneusement leur fleur dans une véritable cloche à plongeur ; les Nénuphars envoient la leur s’épanouir à la surface de l’étang, l’y maintiennent et l’y nourrissent sur un interminable pédoncule qui s’allonge dès que s’élève le niveau de l’eau. Le faux Nénuphar (Villarsia nymphoides), n’ayant pas de pédoncule allongeable, lâche tout simplement les siennes qui montent et crèvent comme des bulles. La Macre ou Châtaigne d’eau (Trapa natans) les munit d’une sorte de vessie gonflée d’air ; elles montent, s’ouvrent, puis, la fécondation accomplie, l’air de la vessie est remplacé par un liquide mucilagineux plus lourd que l’eau, et tout l’appareil redescend dans la vase où mûriront les fruits.