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L’INTELLIGENCE DES FLEURS

VII

Mais ces plantes, auxquelles il faudrait ajouter les Rossolis, les Dionées et bien d’autres, sont déjà des êtres nerveux dépassant un peu la crête mystérieuse et probablement imaginaire qui sépare le règne végétal de l’animal. Il n’est pas nécessaire de monter jusque-là, et l’on trouve autant d’intelligence et presque autant de spontanéité visible, à l’autre extrémité du monde qui nous occupe, dans les bas-fonds où la plante se distingue à peine du limon ou de la pierre : j’entends parler de la fabuleuse tribu des Cryptogames, qu’on ne peut étudier qu’au microscope. C’est pourquoi nous la passerons sous silence, bien que le jeu des spores du Champignon, de la Fougère et surtout de la Prêle ou Queue-de-rat, soit d’une délicatesse, d’une ingéniosité incomparable. Mais parmi les plantes aquatiques, habitantes des vases et des boues originelles, s’opèrent de moins