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L’ACCIDENT

notes auront éprouvé les mêmes émotions et eu l’occasion de faire des remarques analogues.

Une des premières questions qui se posent est celle du pressentiment. Est-il vrai, comme beaucoup l’affirment, que nous ayons dès le matin une sorte d’intuition de l’événement qui menace la journée ? Il est difficile de répondre, attendu que notre expérience ne peut guère porter que sur des événements qui « ne tournèrent pas mal » ou qui, tout au moins, n’eurent pas de suites graves. Il paraît donc naturel que ces accidents qui ne devaient pas avoir de conséquences n’aient point remué par avance les eaux profondes de notre instinct, comme il est vrai, je crois, qu’ils ne les effleurent même pas. Quant aux autres, qui entraînent une mort plus ou moins prochaine, il est rare