tement les images immenses, affreuses, inconcevables que revêtent sûrement, dans un creux de l’espace, les phénomènes et les lois de la nature dont nous sommes les fragiles jouets. Ne disons pas que ce n’est là qu’un songe de poète ; c’est maintenant, en nous persuadant que ces lois n’ont ni forme ni visage et en oubliant si facilement leur toute-puissante et infatigable présence, c’est maintenant que nous sommes dans le songe, dans le tout petit songe de l’illusion humaine ; et c’est alors que nous entrerions dans la vérité éternelle de la vie sans limites où baigne notre vie. Quel spectacle écrasant et quelle révélation qui frapperait d’effroi et paralyserait au fond de son néant toute énergie humaine ! Voyez-vous, par exemple, entre tant d’autres triomphes illusoires de notre aveuglement, voyez-vous ces deux flottes qui se préparent au combat ? — Quelques milliers d’hommes, aussi imperceptibles et inefficaces sur la réalité des forces mises en jeu qu’une pincée de fourmis
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LES DIEUX DE LA GUERRE