Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
L’INTELLIGENCE DES FLEURS

tenter, se blottissent, comme le Gui, le Genévrier, le Sorbier, etc., au fond d’une enveloppe sucrée ? Il y a là un tel raisonnement, une telle entente des causes finales, qu’on n’ose guère insister de peur de renouveler les naïves erreurs de Bernardin de Saint-Pierre. Pourtant les faits ne s’expliquent pas autrement. L’enveloppe sucrée est aussi inutile à la graine que le nectar, qui attire les abeilles, l’est à la fleur. L’oiseau mange le fruit parce qu’il est sucré et avale en même temps la graine qui est indigestible. L’oiseau s’envole et rend peu à près, telle qu’il l’a reçue, la semence débarrassée de sa gaine et prête à germer loin des dangers du lieu natal.

IV

Mais revenons à des combinaisons plus simples. Cueillez au bord de la route, dans la première touffe venue, un brin d’herbe quelconque ; et vous surprendrez à l’œuvre