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ÉLOGE DE LA BOXE

L’épée et le poing se complètent et peuvent faire, s’il est gracieux de s’exprimer ainsi, fort bon ménage ensemble. Mais l’épée n’est ou ne devrait être qu’une arme exceptionnelle, une sorte d’ultima et sacra ratio. Il n’y faudrait avoir recours qu’avec de solennelles précautions et un cérémonial équivalent à celui dont on entoure les procès qui peuvent aboutir à une condamnation à mort.

Au contraire, le poing est l’arme de tous les jours, l’arme humaine par excellence, la seule qui soit organiquement adaptée à la sensibilité, à la résistance, à la structure offensive et défensive de notre corps.

En effet, à nous bien examiner, nous devons nous ranger, sans vanité, parmi les êtres les moins protégés, les plus nus, les