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LA MESURE DES HEURES

nité, n’est plus qu’un insecte opiniâtre qui ronge mécaniquement une vie sans horizon, sans ciel et sans repos. Tout au plus, aux moments de détente, le soir, sous la lampe, durant la trop brève veillée dérobée aux soucis de la faim ou de la vanité, sera-t-il permis au large balancier de cuivre de l’horloge cauchoise ou flamande d’alentir et de solenniser les secondes qui précèdent les pas de la nuit grave qui s’avance.

D’autre part, pour nos heures non plus indifférentes mais réellement sombres, pour nos heures de découragement, de renoncement, de maladie et de souffrances, pour les minutes mortes de notre vie, regrettons l’antique, le morne et silencieux sablier de nos ancêtres. Il n’est plus aujourd’hui qu’un inactif symbole sur nos tombes ou sur les tentures funéraires de nos églises ; à moins