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L’INTELLIGENCE DES FLEURS

tricité plus subtile. Les circonvolutions de notre cerveau formeraient en quelque sorte le bobine d’induction où se multiplierait la force du courant, mais ce courant ne serait pas d’une autre nature, ne proviendrait pas d’une autre source que celui qui passe dans la pierre, dans l’astre, dans la fleur ou l’animal.

Mais voilà des mystères qu’il est assez oiseux d’interroger ; attendu que nous ne possédons pas encore l’organe qui puisse recueillir leur réponse. Contentons-nous d’avoir observé, hors de nous, certaines manifestations de cette intelligence. Tout ce que nous observons en nous-mêmes est à bon droit suspect ; nous sommes à la fois juge et partie, et nous avons trop d’intérêt à peupler notre monde d’illusions et d’espérances magnifiques. Mais que le moindre indice extérieur nous soit cher et précieux. Ceux que les fleurs viennent de nous offrir sont probablement bien minimes, au regard de ce que nous diraient les montagnes, la