nous obligeaient à examiner sa conduite. Quelle est votre pensée exacte ? Répondez sans réticence.
— Puis-je vous interroger ? demanda Raoul.
— Certes.
— M. Guercin se trouvait-il à Paris à la mort de M. Montessieux ?
— Non. Nous étions à Bordeaux. Avertis par un télégramme de Catherine, nous sommes arrivés le surlendemain matin.
— Et vous êtes descendus ?
— Dans l’appartement de mon père.
— La chambre de votre mari était-elle loin de celle où reposait M. Montessieux ?
— Toute proche.
— Votre mari a veillé le corps ?
— La dernière nuit, alternativement avec moi.
— Il est resté seul dans la chambre ?
— Oui.
— Il y avait une armoire, un coffre où l’on supposait que M. Montessieux rangeait ses papiers ?
— Une armoire.
— Fermée à clef ?
— Je ne me rappelle pas.
— Je me rappelle, moi, dit Catherine. Lorsque grand-père a été surpris par la mort, l’armoire était ouverte. J’ai enlevé la clef et l’ai mise sur la cheminée où maître Bernard l’a prise le jour de l’enterrement afin d’ouvrir l’armoire. »
Raoul fit un geste sec, de la main, et prononça :
« Il y a donc lieu de croire que c’est durant la nuit que M. Guercin aurait dérobé le testament. »
Aussitôt, Bertrande se révolta :
« Que dites-vous ? Mais c’est abominable ! De quel droit affirmez-vous a priori qu’il l’ait dérobé ?
— Il faut bien qu’il l’ait dérobé, dit Raoul, puisqu’il a payé le sieur Fameron pour l’introduire dans le dossier Montessieux.
— Mais pourquoi l’aurait-il dérobé ?