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ils passèrent quatre ou cinq minutes courbés sur la pelouse. Mais la piste, à quelques mètres de distance, aboutissait à une allée de petits graviers où elle se perdait. Raoul ne s’obstina point et revint au manoir. Arnold descendait l’escalier avec un fusil.

C’était le coup de revolver de Raoul qui l’avait réveillé. Croyant d’abord qu’il y avait lutte entre le gendarme et le meurtrier de M. Guercin, il ouvrait sa fenêtre et, en se penchant, il apercevait vaguement l’ombre d’un homme qui se jetait de la chambre de Mlle Montessieux. Alors il restait à l’affût et, dès que la projection des lanternes eut repéré le fugitif, il épaulait.

« Dommage, dit-il, que vous ayez éteint. Sans quoi, ça y était. Mais ce n’est que partie remise. Il a du plomb dans l’aile, et il va crever comme une bête puante, sous quelque buisson où on le dénichera. »

On ne dénicha rien. Lorsque Raoul se fut assuré que Catherine, veillée par sa sœur Bertrande et par Charlotte, dormait paisiblement, lorsqu’il eut pris lui-même quelque repos, ainsi que Béchoux, et que, au petit jour, il se mit en chasse, il ne tarda pas à reconnaître que les recherches ne donnaient pas plus de résultat qu’auparavant.

« Bredouilles ! dit à la fin Béchoux. Le brigand qui a tué M. Guercin et essayé de tuer Catherine Montessieux doit s’être aménagé, entre les murs de l’enceinte, quelque retraite impénétrable où il se moque de nous. À la première occasion, et dès qu’il sera remis de ses blessures, si tant est qu’il soit blessé, il recommencera.

— Et, cette fois, si nous ne sommes pas plus malins que la nuit dernière, il ne manquera pas Catherine Montessieux, dit Raoul d’Avenac qui n’avait pas oublié les paroles de la mère Vauchel. Béchoux, Béchoux, veillons sur elle. La petite doit être sacrée ! »