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Supprime ces chiffres intermédiaires et tu obtiens :

« 14.15.16.-13.14.15.-10.11.12.-12.13.14.

« Tout naturellement, parmi les hypothèses qui viennent à l’esprit, on est porté à croire que ces nombres sont des dates, et que les 3 et les 9 qui les séparent représentent certains mois, le mois de mars et le mois de septembre. Or, ces mois étaient ceux où régulièrement M. Montessieux se trouvait ici. Chaque année, il passait une partie de mars à la Barre-y-va, et chaque année, il ne s’en allait que dans la seconde moitié de septembre. On peut donc admettre que, avant son départ, il y a deux ans, M. Montessieux ait inscrit en annotation, comme aide-mémoire, les quatre prochains groupes de dates où la rivière livrerait ou pourrait livrer un peu de son or, c’est-à-dire les 14, 15 et 16 mars et les 13, 14 et 15 septembre de l’an dernier, les 10, 11, 12 mars et les 12, 13 et 14 septembre de cette année. Le 12 septembre, c’était hier, le 13, c’est aujourd’hui, et voilà sur quoi M. Arnold a bâti tout son plan. Pour lui, M. Montessieux, s’appuyant sur d’anciennes données, sur des traditions vieilles de plusieurs siècles, agissait à des dates fatidiques et vérifiées par l’expérience. Du moment qu’il a recueilli de l’or à telle date et qu’il sait qu’il en recueillera à ces mêmes dates, Arnold ne doute pas. À son tour, il agira. »

Béchoux fit observer :

« Eh bien, Arnold ne se trompait pas. Les époques notées par M. Montessieux sont les bonnes.

— Pourquoi sont-elles les bonnes ?

— Pour des raisons que j’ignore.

— Idiot ! Pour des raisons que tu connais comme moi. Pour des raisons que j’ai pressenties dès le début.

— Lesquelles ?