Page:Maurice Leblanc - La Barre-y-va.djvu/157

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Justement.

— Monsieur Arnold, votre chapeau de toile et vos chaussures de caoutchouc seront remplis de poudre d’or.

— Merci. Je vous aiderai de mes conseils pour découvrir l’or.

— Pas la peine. Vous avez échoué, la poche du drap que vous avez traînée dans la rivière est vide. Moi, je réussirai. Un détail cependant à ce sujet : Qui est-ce qui a déchiffré l’énigme des chiffres alignés par M. Montessieux ?

— Moi.

— À quelle époque ?

— Quelques jours avant la mort de M. Guercin.

— Et c’est cela qui vous a guidé ?

— Oui.

— Parfait… Béchoux !

— Quoi ? grogna le policier, qui ne dérageait pas.

— Tu es toujours persuadé de l’innocence de tes amis ?

— Plus que jamais.

— À la bonne heure. Eh bien, occupe-toi d’eux, soigne-les, nourris-les… et ne les laisse pas sortir de ce salon avant que j’aie fini ma tâche. D’ailleurs, “salés” comme ils le sont, je ne les crois guère capables de bouger pendant quarante-huit heures. C’est plus qu’il ne m’en faut, et on se passera de leurs services, chacun de nous faisant son ménage. Bonne nuit. Je tombe de sommeil. »

Le domestique Arnold l’arrêta d’un geste.

« Pourquoi ne tentez-vous pas la chance dès ce soir ?

— Allons, je vois que tu as agi sans comprendre et que tu n’as pas saisi toute la portée des chiffres alignés. Ce n’est pas là une question de chance, monsieur Arnold, mais une certitude. Seulement…

— Seulement ?