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« Alors, vous avez pris cette page du registre ?

— Oui.

— Montrez-la-moi. »

Il tira de son portefeuille une page, soigneusement coupée. Elle était divisée en six cases, dont chacune offrait les questions imprimées, et les réponses manuscrites des voyageurs.

« Où est la signature de mon mari ?

— Ici, dit-il, M. Guercigny. Vous voyez, c’est une altération de son nom. Vous reconnaissez l’écriture ? »

Elle hocha la tête et ne répliqua pas. Puis elle reprit, les yeux toujours levés vers lui :

« Je n’aperçois aucune signature de femme sur cette page.

— Non. La dame n’est venue que quelques jours plus tard. Voici la page que j’ai enlevée également, et voici la signature : Mme Andréal, de Paris. »

Bertrande chuchota :

« Mme Andréal. Mme Andréal…

— Ce nom ne vous dit rien ?

— Rien.

— Et vous ne reconnaissez pas l’écriture ?

— Non.

— Elle est, en effet, visiblement déguisée. Mais, en l’étudiant avec attention, il est impossible de ne pas retrouver certains signes particuliers et très caractéristiques, comme l’A majuscule, comme le point de l’i placé très à droite. »

Elle balbutia, au bout d’un instant :

« Pourquoi dites-vous des signes particuliers ? Vous avez donc des points de comparaison ?

— Oui.

— Vous possédez l’écriture de cette dame ?

— Oui.

— Mais… alors… vous savez qui a tracé ces lignes ?

— Je le sais.