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Qu’est devenu, au milieu de tout cela, Georges Raymond ? On ne le revit pas. Il paraît certain qu’il fut tué à la bataille de Patay où il combattait parmi les mobiles du Calvados. Peut-être fut-il frappé d’une balle sortie d’un bataillon prussien, commandé par d’Havrecourt. Il y a des fatalités inexpiables. Quoiqu’il eût une belle âme et une grande intelligence, Georges Raymond ne put vaincre le destin.

Quant à Karl Elmerich, il épousa Mlle de Nerval, sans hésitation de la part de M. de Marcus, qui voulait bien connaître le mari qu’il donnait à sa nièce. Il obtint pour lui, quelque temps avant la guerre, l’autorisation de porter le nom et les armes de Marcus. Trop riche et lancé dans un trop grand monde pour faire de la musique une profession, Karl est devenu un des protecteurs les plus éclairés des artistes. Il donne des fêtes magnifiques où Mme Elmerich de Marcus apparaît dans tout l’éclat de sa beauté.

Son histoire, à elle, peut se résumer en un mot. Elle avait aimé d’Havrecourt, elle aurait aimé Georges, elle aima Karl.