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XLV

UN ADIEU SANS LENDEMAIN.


Le cri de la comtesse, heureusement pour Georges Raymond, s’était perdu dans l’espace. L’avenue était déserte. Un ou deux passants retournèrent seuls la tête d’un air stupéfait en entendant ce cri qui semblait ne s’adresser à personne. Georges avait déjà tourné le coin de l’avenue, pris une rue de traverse, et, marchant rapidement, s’était mis à l’abri de toute surprise.

— C’est assez corsé, ce que je viens de faire, dit-il avec un sourire amer. Extorsion de signature, menaces de mort. Allons ! je deviens fort, comme dirait d’Havrecourt.


Il jeta à l’adresse du vicomte, enfermée dans une enveloppe, la confession qu’il venait d’arracher à Isabeau, et se rendit rue Hautefeuille, où demeurait Karl Elmerich.

La rue Hautefeuille est une petite rue qui monte parallèlement au boulevard Saint-Michel jusqu’à la rue de l’École-de-Médecine, en partant de la place Saint-