Page:Maurice Joly - Les Affames - E Dentu Editeur - 1876.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XLI

CHASSÉ !


Quelques heures après l’étrange incident qui venait de se passer chez Georges Raymond, une grande agitation régnait dans un hôtel de la rue de Varennes, portant le numéro 98.

Vers cinq heures et demie un garde municipal à cheval, porteur d’un pli cacheté, s’était présenté à l’hôtel du comte de B*** qui avait pressé une fort mauvaise nuit et reposait en ce moment dans sa chambre.

À la lecture de la dépêche qu’on venait de lui apporter, le comte faillit se trouver mal ; il entra ensuite dans une colère terrible qui mit en émoi toute la domesticité.

Accourue aux cris de son mari, la comtesse de B*** avait fait fermer toutes les portes pour que personne ne pût être témoin de la scène qui se préparait. Le comte de B*** demeurait dans l’hôtel avec sa sœur, sa belle-sœur et sa femme, toutes trois presque exclusivement occupées des soins qu’exigeait sa santé.

Le comte de B***, qui pouvait avoir alors cinquante-