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XXXVIII

INCIDENTS SUR INCIDENTS.


Il était une heure environ au moment où d’Havrecourt sortait de chez Doubledent.

Il se disposait à aller prévenir le comte de B*** de l’incident imprévu qui avait empêché son départ. Mais il réfléchit que dans l’état de santé où se trouvait le vieux gentilhomme, la nouvelle de ce contretemps pourrait l’impressionner d’une manière fâcheuse, l’alarmer inutilement, peut-être même diminuer sa confiance ; il résolut de lui épargner le récit de sa mésaventure, puisqu’il devait partir le soir même et que tout serait réparé en temps utile, l’envoyé du prince ne devant pas quitter Bruxelles avant trois jours.

Cette résolution une fois prise, d’Havrecourt se dit qu’il ne devait pas attendre jusqu’au soir pour quitter Paris, qu’il valait mieux aller chercher immédiatement le coffret chez Georges Raymond, s’éloigner de suite et prendre, à cinq ou six lieues de la zone parisienne, le premier train partant pour Bruxelles.