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XXXV

COMMENCEMENT D’HOSTILITÉS.


Rendu à la liberté grâce à son assurance et à son audace, Hector d’Havrecourt n’avait eu garde d’aller chez Georges Raymond, dans la crainte d’être suivi. Il avait fait mille détours, en courant, dès le premier coin de rue qu’il avait rencontré ; il avait couché dans un hôtel, et dès le lendemain il se trouvait très exactement au rendez-vous assigné chez Magny.

Hector s’était fait servir dans un cabinet particulier où il expédiait quelques lettres ; un déjeuner froid était déjà sur la table et il avait renvoyé le garçon.

— Eh bien ! dit Hector à Georges Raymond d’un geste et d’un regard qui signifiaient : et le coffret ?

— Je ne savais pas s’i1 fallait l’apporter, fit Georges répondant à cette question muette, je vais le chercher.

— Non. Pas d’allées et de venues inutiles ; je ne suis arrivé ici qu’en décrivant les arabesques les plus capricieuses. Tu me le remettras ce soir, je ne partirai qu’à huit heures, et par un autre chemin, bien entendu,