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vait par un signe de tête les paroles de l’officier de paix.

— Eh bien, ce sera pour demain, monsieur, ou pour un autre jour.

— C’est à M. le vicomte d’Havrecourt que j’ai l’honneur de parler ?

— Pourquoi cette question, monsieur ? dit Hector qui le prit sur un ton assez haut pour concentrer sur lui l’attention des agents. Est-ce que j’aurais par hasard quelques comptes à vous rendre ?

— Voulez-vous avoir la bonté de nous suivre chez M. le commissaire de police ?

Ferminet fit un nouveau signe de tête approbatif en fermant les yeux.

— Je le refuse formellement, à moins que je ne sache de quel droit et pour quelle raison vous m’y conviez, dit Hector pendant que le cocher, auquel le vicomte venait de payer grassement sa course, regardait tranquillement cette scène du haut de son siège en fumant sa pipe.

— Pas de discussion, monsieur, et surtout pas de résistance, dit l’officier de paix ; suivez-nous.

— Allons, se dit Hector, on va me visiter comme à la douane ; mais l’oiseau est déniché. Filons doux puisqu’il le faut, plus tard nous réglerons ce compte-là.

— Marchons, messieurs, je vous suis, fit-il en allumant un cigare.