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— Vous n’y êtes pas, il est déguisé en sergent de ville, et il doit se tenir sur les marches du grand escalier, dit Bois-Laurier, c’est Bonafous qui l’affirme. Ah ! ça va être gentil ! si les choses suivent leur cours.

Et les deux jeunes gens se séparèrent en allant chacun de son côté, Paul Beaulieu plein de sang-froid, Bois-Laurier, fort éprouvé et respirant des sels pour se remettre. Il rentra dans la loge du ministre de l’intérieur.

— Eh bien ! lui dit le ministre qui avait envoyé un exprès à sa femme et à sa fille pour les empêcher de venir à la représentation.

— Eh bien ! Votre Excellence, il paraît que l’assassin est déguisé en laquais ou en sergent de ville, on ne sait pas très bien. Toutes les précautions sont prises autour de l’Empereur.

— Avez-vous avisé le chef du cabinet de Sa Majesté ?

— Oui, monsieur le ministre, on attend la réponse.

— Allez la chercher ; je suis obligé de demeurer ici pour rester en communication avec le préfet de police.

— À propos, dit le vicomte de Bois-Laurier, j’ai rencontré du Clocher et l’ai mis sur les traces du vicomte.

— Bien ! mon cher Bois-Laurier. Bien ! vous savez que l’affaire de cette correspondance me tient au cœur et vous ne l’avez pas oublié.

Quand nous serons sortis d’une alarme si chaude…


dit le ministre faisant un vers pour montrer sa tranquillité d’esprit, nous nous souviendrons. Faure est en voix ce soir.