Page:Maurice Joly - Les Affames - E Dentu Editeur - 1876.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146
les affamés


XXVI

CES DAMES.


— Tu dois bien penser que si tous les hommes qui viennent ici étaient comme ceux que je t’ai indiqués, les femmes ne feraient pas leurs affaires ; mais à côté de toutes ces fausses espèces, il y en a de vraies. Voici par exemple un faux prince arménien qui sourit à la baronne de Bois-Baudran ; mais, à côté de lui, voici le marquis de Saporta, un vrai grand d’Espagne, dix fois millionnaire.

Voici un furet de la pire espèce qu’on appelle du Clocher, qui se faufile partout et que je soupçonne d’être une mouche ministérielle, mais voici un vrai diplomate étranger, le baron Van-Klem-Putt. À droite, à gauche, passent en ce moment un gros financier, un grand industriel, un Suédois, deux Russes, un Anglais, tous richissimes, que des poignées de louis n’arrêtent pas quand il s’agit de leurs plaisirs ; il n’y a que les femmes ici qui soient toutes de fausse qualité, excepté bien entendu la maîtresse de la maison.

— Alors il n’y a pas d’héritières ?