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XXI

LA QUESTION D’ARGENT.


Georges Raymond habitait, rue Jacob, au quatrième étage, un appartement garni d’un mobilier assez décent, à la condition qu’on n’y regardât pas de trop près.

La salle à manger était spacieuse, mais il n’y avait pas assez de chaises pour combler exactement tous les intervalles, et les étages du buffet de chêne traditionnel étaient dépourvus de toute espèce de faïences décoratives.

Il y avait une assez belle pendule dans son cabinet, mais la bibliothèque en bois noir manquait de livres. Le sacramentel répertoire de Dalloz en remplissait les rayons inférieurs, et les rayons supérieurs étaient occupés par des cartons figurant des volumes in-octavo. Il n’y avait pas de garniture sur la cheminée. Les fauteuils et les chaises n’étaient pas de la couleur du canapé.

Quant au salon, à part quelques débarras, quelques tableaux, quelques objets déposés ça et là sur le parquet, il formait un grand vide qui attendait pour