Page:Maurice Joly - Les Affames - E Dentu Editeur - 1876.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Gédéon Mathieu, actuellement, 6, rue Bertin-Poirée, de une heure à trois, dont les cures merveilleuses pour les maladies des yeux, des oreilles et des voies urinaires, sont universellement connues. »

En ce moment, deux plis cachetés furent apportés à Coq qui, malgré le tapage des rédacteurs ordinaires et extraordinaires du Barbare, continuait à vaquer à ses n fonctions, en envoyant à une petite imprimerie de la place Saint-André-des-Arts les divers articles qu’il réunissait tour à tour.

La première lettre que décacheta Coq contenait ces mots : « Citoyen, vous venez de prouver pendant ces huit jours que vous êtes un homme à poil, on ne l’oubliera pas, Rendez-vous ce soir au Lézard-Vert, en comité supérieur. Brûlez. F. P. C. »

Une expression de satisfaction parut sur les traits énergiques de Coq en lisant cette lettre cabalistique, émanée du chef occulte qui avait dirigé, sous le nom de Soulès, la réunion clandestine de la rue Bergère. Il la brûla sans mot dire.

L’autre lettre lui fit faire une grimace épouvantable, et il en conféra immédiatement avec le marquis.

— Messieurs, une crise se déclare ! dit le marquis prenant immédiatement la parole. L’imprimeur refuse de faire paraître le numéro de demain, si on ne lui allonge pas immédiatement un billet de mille pour les numéros arriérés.

— Je croyais que Berg-op-Zom les avait payés, dit Belgaric.

— Et quand même il les aurait payés, citoyen ? répondit pondit Coq fièrement ; n’avons-nous pas des frères à soutenir ?

— Où est le commanditaire ? Qu’on aille chercher le