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C’était la première fois, dans le monde, que l’on installait des courts sous un toit, et cette innovation eut, tout de suite, un succès prodigieux, à telle enseigne que le bâtiment entier fut payé en deux ans par les locations perçues. En outre, une clientèle choisie prenait le chemin du garage et y achetait des voitures.

Mais la réussite extraordinaire de Saint-Didier — nous avions fait, en 1922, un million de bénéfice avec un capital de 400.000 francs — ne me faisait pas oublier Solex. Notre idée était toujours de vendre la branche carburateurs, la carburation et le garage nous semblant commercialement incompatibles. Mais, pour vendre, il faut être deux, et le partenaire ne se manifestait toujours pas. Un coup d’éperon devenait nécessaire. Nous décidâmes de prendre un gros client. À ce moment, Hispano-Suiza était dans toute sa gloire, et Marc Birkigt dessinait une voiture qui devait faire sensation. Mennesson travailla d’arrache-pied et sortit un modèle spécial de Solex, que M. Birkigt voulut bien adopter. C’était un succès notoire, mais qui ne produisit sur notre concurrent aucun effet visible. Je décidai alors de m’attaquer à la grosse série. André Citroën sortait, à ce moment, les premiers modèles de sa voiture populaire. J’avais fait connaissance avec cet homme de génie dans des conditions assez particulières. Un jour, pendant la guerre, en permission à Paris, je passais en taxi sur le quai de Javel, quand je remarquai un terrain, affiché à vendre, d’une superficie de 10.000 mètres et raccordé au chemin de fer. (Ce terrain est occupé