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fussions installés que depuis dix-huit mois un changement d’usine s’imposait. Mais, cette fois, nous ne voulions rien laisser au hasard, et nous nous accordions deux ans pour réaliser notre programme. En premier lieu, je recherchai un emplacement idéal et, pour cela, je déterminai, sur la carte, le centre de gravité de l’Industrie automobile, qui se révéla être le Pont de Neuilly. Nos moyens financiers étant limités, je ne voulais pas dépasser le prix de 5 francs le mètre carré. Il fallait donc s’éloigner et, partant du Pont, de Neuilly, je traçai une courbe en spirale, le long de laquelle je visitai tous les terrains disponibles. Hélas ! à ce prix-là, nous étions rejetés dans la plaine de Gennevilliers. Désastreux Je revins à mon point de départ. Justement, un grand terrain était à vendre à l’angle du Pont de Neuilly. Le prix en était de 125 francs le mètre ! Il fallait que je trouve des arguments pour expliquer cette folie. D’abord, il était payable en dix ans. Ensuite, je sentais qu’il fallait que le client pense « Solex » quand il parlait carburateur, mais aussi qu’il réponde automatiquement « Pont de Neuilly » quand il songeait à Solex. Or, en admettant le chiffre de 300.000 voitures dans la région parisienne et en supposant un nombre de 200 visites par jour, soit 50.000 par an, il en résulte que la périodicité moyenne de la visite est de six années. Il est donc essentiel que le propriétaire de la voiture localise instantanément l’emplacement de l’usine, sans avoir à le rechercher dans des annuaires.ou sur un plan. Cette remarque vaut pour toutes les affaires dont la clientèle ne fait que