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raitre, en Décembre 1942, une édition ronéotypée à plus de 500 exemplaires de sa Défense du Libéralisme. Rapidement distribuée à des personnalités appartenant aux milieux sociaux les plus divers, cette édition « clandestine » rencontra immédiatement une approbation unanime. Des centaines de témoignages d’admiration, tant pour le courage de l’auteur que pour la clarté et le bon sens de son argumentation, parvinrent à M. Maurice Goudard. Cette unanimité le renforça encore, s’il en était besoin, dans sa volonté de vaincre le destin et de parvenir à éditer officiellement la Défense du Libéralisme, malgré l’occupation, le Dirigisme officiel et la Censure. À l’hostilité des pouvoirs publics, vinrent s’ajouter les difficultés industrielles — raréfaction du papier, restriction des heures de travail et de la consommation d’électricité dans les imprimeries. — Plus d’un an de lutte et de labeur fut nécessaire pour vaincre la force d’inertie des uns ou les oppositions volontaires des autres. Des trésors de diplomatie furent dépensés pour obtenir les autorisations légales d’édition, sans émasculer la vigueur de l’argumentation ou les nuances de la pensée.

Enfin, le 28 Mai 1944, La Défense du Libéralisme, conçue, pensée, écrite et imprimée pendant l’occupation, et sous un régime de dirigisme intégral, sortait des presses de l’imprimeur, à raison de 10.000 exemplaires. Ses déboires n’en étaient pas épuisés pour cela. En effet, la Censure allemande jetait, le jour même, l’interdit sur le livre de M. Maurice Goudard. Le mal était sans remède. Le lecteur sait maintenant pourquoi il fallut attendre la bienheureuse libération et le rétablissement des transports avant la mise en librairie. Il devra également comprendre pourquoi certains passages de cette première édition, qui fut soumise aux Censures allemande et vichyssoise, ne correspondent pas tout à fait à la pensée de l’auteur.

C’est dire aussi que si M. Maurice Goudard avait attendu la libération pour écrire son ouvrage, celui-ci aurait peut-être été plus violent dans ses commentaires et plus acerbe dans ses critiques.

(Note de l’Éditeur).