Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mon service militaire comme simple soldat. Ma Mère aurait voulu que je fusse notaire ou avocat. Mais les études pour les carrières libérales avaient, à cette époque, comme aboutissement normal trois ans de service militaire comme soldat de 2me classe dans l’Infanterie !

J’ai toujours eu beaucoup de goût pour commander et peu pour obéir. Une idée me vint : faire mon service dans la musique. Je recherchai chez Thibouville-Lamy quel était l’instrument le plus facile à apprendre. On m’indiqua le cornet à piston, ce qui me valut pour ma fête, bloquée avec le Jour de l’An, un superbe instrument tout argenté. Un professeur au Conservatoire me donna des leçons et j’arrivai à jouer très gentiment Simple aveu.

Mon Père jouait du violon et de la clarinette, ma sœur du piano, mon jeune frère du violoncelle et moi du cornet à piston. Ajoutez à cela le bruit de la forge et de l’enclume d’ans l’atelier de mon Père, et vous saurez pourquoi le propriétaire nous signifia congé.

Je compris que la musique était sans avenir pour moi.

J’étais, depuis plusieurs années, violemment épris de la locomotion nouvelle, la philosophie ne m’intéressait plus, enfin, et cela fut déterminant, les ingénieurs sortant de l’École Centrale ne faisaient qu’une année de service comme sous-lieutenant.

Le sort en était jeté et, lâchant Kant et Auguste Comte, j’entrai brusquement, au milieu de l’année scolaire, dans la classe de mathématiques. De ce jour,