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J’avais même des velléités d’être poète, et décadent encore. Pour répandre mes œuvres, je fondai un journal hebdomadaire, le Horla, du nom du roman de Guy de Maupassant. J’en étais, à la fois, le directeur, le rédacteur en chef et l’éditeur. C’est probablement de cette époque que naquirent mon intérêt pour la Presse et ma sympathie pour ceux qui s’y dévouent.

Mais, au bout de neuf ans, l’internat me pesant, je suppliai mes parents de me retirer de cette prison.

J’entrai alors en rhétorique à Janson-de-Sailly, comme externe.

Ce brusque changement de vie me fut néfaste, d’autant plus qu’il coïncida avec l’achat d’une bicyclette, chose rare à l’époque, et avec laquelle je faisais souvent l’école buissonnière.

Cette année-là fut pour moi une année de vacances. Mais je fus refusé au bachot, faute d’avoir su extraire une racine carrée !

Je fus très vexé, ma Mère fut atterrée ! En octobre, l’incident était réparé, mais il eut sur ma vie une influence considérable.

J’entrai en philosophie. J’étais loin de m’y complaire, car je n’arrivais pas à comprendre les raisonnements des maîtres de la pensée qui, avec une autorité et une notoriété égales, soutenaient, avec le même succès, des thèses diamétralement opposées.

J’étais, d’autre part, hanté par l’idée d’avoir à faire