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prolongeant de deux mois leur séjour à la campagne, je restais cloîtré au lycée, sans même sortir le dimanche.

Dans ces conditions, il n’y avait pas d’autre issue que le travail. Je dois dire que je n’avais aucune peine à m’y résoudre. Je possédais déjà cet esprit d’émulation, qui ne m’a jamais abandonné, et qui me réservait de cuisantes blessures d’amour-propre quand je n’étais pas un des premiers.

J’eus des réussites très diverses.

Mon année record fut en septième, où je décrochai douze premiers et seconds prix, parmi lesquels celui de gymnastique m’est le plus cher, ainsi que le grade de Sergent-Major, qui était une spécialité réservée à Michelet, on ne sait pourquoi.

Je fus envoyé régulièrement au Concours Général en latin, en grec et en allemand, ce qui me valait, de la part de ma Mère, un superbe pâté froid pour mon déjeuner. Mais ce fut la seule récompense que j’obtins jamais ! Déjà, à ce moment, j’avais remarqué que, dans la vie, seuls les spécialistes avaient une chance contre les éclectiques dans les compétitions particulières, ce qui ne veut pas dire que la spécialisation à outrance est à recommander, bien au contraire.

Cependant, à cette époque, seules les lettres m’intéressaient. Je regardais avec un profond mépris. les « modernes », comme on les appelait alors, qui remplaçaient le latin et le grec par les mathématiques et la physique.