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devant le danger de pendre ses marchés extérieurs, montera ses fabrications dans des pays plus compréhensifs, au grand détriment de notre Économie nationale, victime, une fois de plus, du dirigisme.

Quant à l’importation, elle doit rester entièrement libre et réglementée uniquement par le droit de douane qui doit toujours rester modéré. D’autre part, à aucun prix, on ne doit revoir le scandale des contingents d’avant-guerre, distribués au petit bonheur à l’exclusion de toute concurrence, pas plus que ne doit se perpétuer la néfaste pratique des clearings et des licences d’importation, intolérables freins aux échanges internationaux. Les industriels qui seraient tentés d’obtenir, par un de ces moyens, une protection exagérée doivent se souvenir qu’en agissant ainsi, ils se rendent le plus mauvais service, car, se croyant à l’abri derrière la barrière douanière. ils auront tendance à négliger l’abaissement de leur prix de revient et l’amélioration de leur qualité, ce qui les placera mal sur les marchés extérieurs, tout en limitant le marché intérieur. D’autre part, les concurrents étrangers, énervée par l’obstacle, installeront leur fabrication en France — ce qui justifiera d’agréables voyages à Paris — et, comme je l’ai vu souvent se produire, ils deviendront des adversaires acharnés des industriels français.

Dans la majorité des cas, ils exigeront de leurs Gouvernements des représailles contre les produits français, d’où une guerre de tarifs qui conduira à la guerre tout court.

Ce n’est que très exceptionnellement qu’une protection importante peut se justifier, par exemple, lorsqu’il s’agit de quelques industries indispensables à la Défense Nationale, ou bien s’il ya lieu de protéger la période de dé-