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volume d’affaires qui, souvent, dépendent de la pluie et du beau temps.

Si deux usines, fabriquant le même produit, ont des prix de revient différant de 10 %, ce qui est fréquent, sur quel prix s’alignera-t-on ? Sur le plus bas des deux, auquel cas l’usine la moins bien placée fera faillite ; ou bien, sur le plus haut, auquel cas l’usine la mieux menée fera des bénéfices extravagants et aura même intérêt à entretenir secrètement une usine-référence chargée de démontrer la hausse des prix de revient.

13° Pour éviter ces abus, limitera-t-on les bénéfices et en sera-t-il de même pour les pertes ?

Mais à quel taux pour les bénéfices ? À un modeste 6 %, ce qui est confortable pour l’industrie lourde et désastreux pour l’industrie légère. Sur quoi s’appliquera ce taux ? Sur le capital ? Mais alors les actions deviendront des sortes d’obligations, sans espoir de plus-value. Sur le chiffre d’affaires ? Mais alors ce sera la prime à la mauvaise gestion et la pénalisation du progrès puisque, plus le prix de vente baisse, plus le bénéfice diminue.

Avec la limitation des bénéfices, les réserves seront nulles. Toute baisse de cadence, tout débiteur défaillant, peuvent amener rapidement des pertes dangereuses. Couvrira-t-on ces pertes, ou fermera-t-on l’entreprise ?

14° Si le prix est fixé, la qualité le sera-t-elle aussi ?

Quelles belles controverses, si l’on s’engage sur ce