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Tant que dure la guerre, j’estime que ma protestation reste toute platonique. On peut toujours invoquer les nécessités supérieures de l’heure, la rareté des matières, le chômage d’un grand nombre d’intellectuels qu’il faut employer. Aussi bien, mon action est-elle préventive. J’ai toujours en mémoire les controverses d’avant-guerre sur la suppression de l’article 419, sur les Ententes Industrielles Obligatoires, et je suis effrayé de voir que les C. O. réalisent entièrement ce programme, avec l’aggravation d’une étatisation complète des professions. D’aucuns veulent me rassurer en affirmant le caractère provisoire de la loi du 16 août 1940. Mais on a si souvent reproché au Patronat de s’endormir dans une douce quiétude que je crois de mon devoir de sonner l’alarme en face de ce danger à terme. Car il faudrait être bien naïf pour croire que, les circonstances qui les ont mis en place ayant disparu, les nouveaux Messieurs se retireront gentiment. Bien au contraire, ils se cramponneront désespérément, invoquant toutes sortes de raisons pour prolonger leur existence, et comme ils sont tout près du soleil, ils espèrent bien qu’on aura une certaine peine à les faire rentrer dans l’ombre.

Ma principale préoccupation est de prévoir ce qui se passera après la guerre et, pour cela, je voudrais pouvoir extrapoler le fonctionnement de l’Organisation Professionnelle, une fois la paix rétablie. Puisque nous n’avons pas su préparer la guerre, sachons, au moins, préparer la paix.

Comme j’ai bon cœur et que je ne cherche qu’à donner