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Il n’y aura bientôt plus que les Sociétés exploitant elles-mêmes leurs brevets qui auront avantage à en prendre, tandis que l’inventeur particulier ne prendra plus qu’un intérêt restreint au succès de ses cogitations.

La Normalisation.

Ayant été, en 1926, le créateur du Bureau de Normalisation de l’Automobile, que j’ai présidé pendant seize ans, en même temps que j’étais membre du Comité Supérieur de Normalisation, je crois être fondé à émettre quelques idées sur cette arme à deux tranchants, car, avec ce moyen, on peut aussi bien affiner une industrie que la torturer. Le libéralisme l’avait bien compris qui, en même temps qu’il organisait la Normalisation, ne l’appliquait qu’avec une sage prudence et à bon escient. Pourquoi était-ce la Chambre Syndicale des Accessoires qui avait pris en mains la Normalisation de l’Automobile, alors que l’on pouvait croire que ce soin devait incomber aux Constructeurs de voitures ? C’est qu’il faut unifier avant tout les pièces détachées et non les ensembles. Le choix des articles à normaliser doit être effectué avec beaucoup de discernement et après une large consultation des intéressés. Un exemple : bien que partisan convaincu de la Normalisation, je me suis toujours refusé, pour ne pas entraver le progrès, à rigidifier les cotes des pneumatiques. Bien m’en a pris, puisque toutes les améliorations de ces dernières années ont été acquises en changeant toutes les cotes des jantes.