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néfaste pour le développement des petites Sociétés si utiles à la moyenne industrie. Elle prive quantités de petites affaires de la caution d’un nom connu, dont l’amour-propre servait de sauvegarde pour les actionnaires et de moteur pour l’activité de la Société.

Pourquoi, également, avoir interdit au directeur d’une Société de faire partie du conseil d’administration, alors qu’il possède souvent un gros paquet d’actions ?

En définitive, on aboutira à faire diriger les Sociétés par des administrateurs qui n’y possèdent pas d’intérêts. Beau progrès, en vérité !

Pour parfaire cette œuvre de désorganisation, toutes les actions au porteur doivent être transformées en titres nominatifs. C’est la mort de la Société Anonyme qui, comme son nom l’indique, ne doit pas connaître le nom de ses associés.

Toutes ces mesures sont prises pour éloigner le petit actionnaire qui voudrait conserver l’anonymat et ne pas se plier aux complications et à l’inquisition du titre nominatif.

Je vois la encore un méfait de l’intrusion fiscale, conséquence de ce néfaste impôt général sur le revenu, qui projette de tous côtés son ombre stérilisante.

Et pourtant de quel magnifique instrument le libéralisme disposait—il pour réaliser idéalement la saine participation du travailleur aux bénéfices ! Un travailleur au sein d’une Société Anonyme peut souvent acheter des