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part, les dégâts dont il est responsable ; il pourra d’ailleurs toujours plaider que son œuvre a été déformée par la surenchère fiscale et la démagogie électorale.

C’est le type parfait de l’impôt inquisitorial, exigeant des déclarations compliquées, une comptabilité que peu de particuliers peuvent tenir, et, de la part du fisc, une nuée de contrôleurs pour endiguer les tentatives de fraude et de dissimulation.

Cet impôt, se superposant à tous les autres, devient très lourd et même intolérable par sa progressivité. Je connais des cas où, lorsque sont payés les impôts sur les bénéfices industriels et commerciaux, l’impôt sur le coupon et l’impôt global sur le revenu, la part prélevée par le fisc sur les bénéfices d’une entreprise s’élève à 90 %. Il n’est donc pas étonnant que, devant les risques et les responsabilités. qui restent proportionnels au chiffre d’affaires et non aux bénéfices, beaucoup de chefs d’entreprise limitent leur activité très rapidement, découragés qu’ils sont par le peu de rendement de leurs efforts, au delà d’une certaine limite.

La rentrée de l’Impôt Général sur le Revenu présente le grave défaut d’être très décalée dans le temps. Supposons un chiffre d’affaires fait en janvier 1942. Le fisc pourrait parfaitement toucher sa part en février 1942, si elle était proportionnelle au chiffre. Avec l’I. G. R., il faudra attendre le paiement du dividende — s’il y en a un — en 1943, qui sera passible de l’I. G. R. en 1944. Comme le contribuable n’est jamais pressé,