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tant — un rôle psychologique et sentimental, qui va guider les actions des hommes dans ce qu’elles ont de plus mystérieux et de plus insaisissable.

Il est évident que sa première mission — celle d’alimenter le Trésor — sera d’autant plus aisée à remplir que les dépenses inscrites au budget seront moins lourdes. Mon dessein n’est pas de discuter les dépenses de la Nation et des nombreux organismes qui mangent au râtelier fiscal, bien que je doive faire observer, en passant, que le dirigisme aurait pour effet de les aggraver considérablement, par suite du pullulement des néo-fonctionnaires.

J’admets le budget des dépenses tel qu’il est — avec l’espoir qu’il sera le plus réduit possible — et je concentrerai toute mon attention sur le meilleur moyen d’y faire face, c’est-à-dire d’établir et de percevoir les impôts.

La sagesse des Nations s’est souvent penchée sur ce problème et a condensé ses réactions dans les deux aphorismes populaires suivants :

Le meilleur impôt est celui que paie le voisin.

Il faut demander plus à l’impôt et moins au contribuable.

Ces deux adages, qui peuvent sembler paradoxaux, contiennent cependant toute la philosophie de l’impôt.

Avant tout, le contribuable ne veut pas s’apercevoir qu’il paie un tribut. Il s’apitoie difficilement sur le sort