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clientèle, n’eurent pas de cesse qu’ils n’aient obtenu le vote de la loi sur les Assurances Sociales. Et le plus navrant fut que cette loi fut votée à l’unanimité, personne ne voulant être taxé d’avoir un cœur de pierre. Il était du reste difficile de prévoir quels seraient les lamentables résultats de cette organisation étatique.

En bref, les voici : 10.000 fonctionnaires grattent des montagnes de papier pour un résultat pratiquement nul. Sur 100 Assurés Sociaux interrogés pour savoir qui s’occupe d’eux quand ils sont malades, 2 seulement désignent les Assurances Sociales, 98 indiquent leur famille, l’Assistance Publique, les voisins, les Sœurs ou eux-mêmes. Qui paie les frais médicaux ? 40 créditent les Assurances Sociales, 30 les imputent à l’Assistance Publique, à leur famille, aux voisins, aux œuvres privées et 30 à eux-mêmes. Ce qui signifie que, si tous paient les cotisations, beaucoup renoncent à toucher les prestations par suite de la perte de temps et des complications qu’entraîne leur perception.

Pour la Retraite des Vieux, c’est pis encore. Pour pouvoir verser une retraite de Frs 4.000 à 1.500.000 Assurés Sociaux, il faudra élever la cotisation à 12 % du salaire. Si on l’étend à 3 millions d’ayants droit, il faudra prélever 16 % du salaire, c’est-à-dire qu’un ouvrier métallurgiste gagnant Frs 30.000, devra verser chaque année Frs 4.800.

En face de ces chiffres, il n’est pas étonnant que la plupart des Assurés Sociaux considèrent cette organisa-