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peine à trouver du travail, mais il existera toujours une population flottante, composée de malades, mais aussi de paresseux et d’ivrognes, qui se fera inscrire sur les registres du chômage. Cette population sera d’autant plus nombreuse qu’on l’entretiendra par des primes. Lorsqu’un chômeur sait qu’il est subventionné, que son propriétaire ne peut lui réclamer son loyer, il n’est pas très incité à chercher du travail, pour peu qu’il ait quelques ressources ou qu’il se contente de « bricoler » à la maison.

D’autre part, il y aura toujours des besoins saisonniers de main-d’œuvre et on ne peut pas espérer reclasser immédiatement les ouvriers en excès dans une industrie. D’où un certain flottant qui augmente le chômage visible, alors qu’en réalité il est extrêmement réduit.

Enfin, j’ai toujours entendu dire que l’agriculture, comme la Vénus de Milo, manquait de bras. Il est donc assez rassurant, pour le chômeur, qu’il y ait toujours un secteur d’activité qui réclame de la main-d’œuvre. Mais il faudrait d’abord commencer par retenir cette main-d’œuvre à la terre, ce que nous examinerons plus loin, au chapitre « Agriculture ».

Que pourra faire le dirigisme en face du chômage ? À mon avis, il ne pourra que l’augmenter par la concentration, la rationalisation qui, tout en brimant le consommateur, mettront sur le pavé un nombre considérable de travailleurs.