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C’est probablement parce qu’ils y trouvaient un avantage.

Quant aux salaires anormalement bas, rien n’est plus facile que de les condamner, mais je ferai remarquer qu’il y a aussi des tâches anormalement faciles. Vendre des gants dans une boutique peut contenter une jeune fille vivant sans frais dans sa famille. Je suis heureux pour elle de voir son salaire augmenté, mais je crains que son emploi ne disparaisse, si le commerçant a de trop lourdes charges.

De toutes façons, le libéralisme n’a pas à être tenu pour responsable des bas salaires, puisque celui qui payait les salaires les plus élevés au monde était Henry Ford, champion du libéralisme, ce qui ne l’empêchait pas de vendre ses voitures aux plus bas prix du marché.

Que veut le travailleur ? D’abord une vie plus large pour lui et sa famille. Je suis entièrement d’accord, mais voyons les moyens. Le plus simple est l’élévation brutale des salaires. C’est attrayant, facile à expliquer et à comprendre. De là son succès auprès des orateurs de réunion publique, qui imposent au capital tous les frais de l’opération.

Mais le capital n’est lui-même que du travail accumulé et, s’il n’est pas rémunéré, il disparaîtra. Son incidence sur le prix de revient est, du reste, insignifiante par rapport à celle de la main-d’œuvre. Si l’on remonte à la source des frais généraux ou des matières premières, on constate que tout est travail de l’homme. On l’a bien vu en 1937 avec l’expérience Léon Blum, au cours de