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jouant sur la qualité ou le poids, soit en consentant des ristournes occultes.

C’est ainsi que toutes ces difficultés seront aplanies par l’apparition d’un remarquable « marché noir », bien organisé celui-là, suivant les plus pures traditions du système libéral, et qui aura, en outre, l’avantage inestimable de supprimer la comptabilité et les impôts, réalisant ainsi une substantielle économie.

Quant à la qualité, elle est morte. La concurrence ne jouant plus et chacun étant assuré d’écouler son contingent, c’est à qui camelotera le mieux.

Et, dans tout cela, le public n’a pas encore dit son mot. Il faudra lui apprendre à absorber rigoureusement les produits de chaque marque. Il faudra « organiser » l’acheteur par trop « anarchique ». Et puis pas de réclamations, méchant client ! Sous le libéralisme, tu nous as assez brimés ; c’est la revanche maintenant, et estime-toi heureux si, à la place d’une paire de draps que tu désires, et qui manque, on ne te force pas à prendre deux douzaines de torchons qui sont en excédent.

Le lecteur pourrait croire, à la lecture de ce tableau déjà bien sombre, que j’en ai fini avec les tares du dirigisme. Hélas ! je n’ai abondé que les défauts évidents, ceux que la logique prévoit facilement, mais je dois encore évoquer les possibilités d’aggravation que l’avenir nous réserve.

J’ai, en effet, supposé que l’on était capable de découvrir les hommes compétents et disponibles pour gérer