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Si l’on songe qu’un fonctionnaire de C. O. peut bâtir en cinq minutes un questionnaire envoyé a 100.000 ressortissants, qui mettent chacun une heure à le remplir, on peut se rendre compte du coût de l’opération. Le personnel du C. O. n’est rien à côté de celui qu’il faut embaucher dans les entreprises pour faire face à l’avalanche de papier. Si l’on appliquait à la lettre les règlements imposés, la production s’arrêterait net. Le malheureux chef d’entreprise n’a même plus le temps de lire toutes les circulaires. C’est l’asphyxie progressive. « Ce qui n’est pas étonnant, me fait observer mon fils, qui prépare un examen de chimie : C O est le symbole de l’oxyde de carbone ; absorbé à doses massives, il est sûrement mortel. » — « Dommage, lui répondis-je, que ce ne soit le symbole du gaz hilarant. On aurait pu s’amuser un brin ! »

Ce tableau, qui peut paraître exagérément sombre, des manifestations concrètes du dirigisme, ne serait pas complet si je n’évoquais pas ses méfaits, moins visibles, moins immédiats, mais qui n’en sont pas moins redoutables pour l’avenir.

En premier lieu, le dirigisme fait complètement abstraction du public. En temps de disette, l’acheteur n’a que le droit de se taire. Mais, en temps normal, il est tout puissant, et je me refuse à imaginer que l’abondance ne reviendra pas.

Comment le dirigisme s’organisera-t-il alors pour