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En premier lieu, le libéralisme est accusé de conduire à la surproduction. On lui a même, à cette occasion, décoché l’épithète d’anarchique, ce qui sonne bien dans une réunion publique.

Il est assez risible de voir nos glossateurs faire ce reproche à une époque où nous manquons quasiment de tout. Qu’il était béni le temps où l’on brûlait le café dans les locomotives, où l’on dénaturait le blé et où l’on arrachait les plants de vigne. Je donne là des exemples classiques cités par les Économistes. Ils me laissent complètement indifférent, et je ne leur attribue que la valeur d’effets faciles.

Il est à remarquer que ces faits concernent toujours des produits agricoles où la nature a son mot à dire. Car l’homme n’est pas encore maître de la pluie et du beau temps, et je défie qui que ce soit d’équilibrer la production et les besoins, à moins que l’on ne consente à souffrir de la disette au moins une année sur deux.

Ces exemples tapageurs sont insignifiants, si l’on considère que l’excédent était de l’ordre du millionième de la production mondiale totale, et qu’il aurait pu être facilement résorbé, pour le café, par exemple, en offrant gratuitement une tasse de moka à tous les Chinois qui n’en buvaient pas, afin de leur en donner le goût.

Mais le dirigisme brésilien voulait, à toute force, maintenir les prix, ce qui est l’antithèse du libéralisme.

Car le mécanisme des prix est le plus sûr et le seul régulateur de la production, et je ne conçois pas le juge