Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de sagesse, plus de vingt mille lois, jusqu’en 1914, ont été promulguées, qui organisaient le libéralisme. Elles avaient pour elles le mérite de la simplicité et de la stabilité, puisque la plupart d’entre elles, encore en vigueur actuellement, ont plus de cent ans !

C’est même le reproche facile qu’on leur fait, de ne pas avoir assez évolué depuis l’apparition du machinisme. Comme si les lois ne s’appliquaient pas, avant tout, aux hommes qui, eux, n’ont pas changé et ont toujours les mêmes réflexes.

Nous avons connu, pendant près de cent cinquante ans, un libéralisme policé, admirablement organisé, quoi qu’en pensent ses détracteurs.

Enfin, il a l’avantage d’avoir existé, ce qui me permettra de faire, à coup sûr, son bilan et d’examiner ses qualités et ses défauts.

Le bilan du libéralisme possède, à son actif, les plus étonnantes réalisations du génie humain, mais l’homme est ainsi fait qu’il est toujours blasé et ingrat. Il n’est donc pas inutile de passer rapidement en revue les bienfaits dont nous lui sommes redevables.

D’abord, la liberté tout court, et c’est quelque chose !

Je ne sais si vous avez apprécié, comme moi, l’heureuse époque — avant 1914 — où tout était permis à la condition que cela ne nuisît pas au voisin ; où la paperasserie était réduite au minimum, où les déclarations étaient surtout d’amour. Quelle que soit la beauté d’un