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tile dans cette caricature sculptée d’un bonhomme assis. Et quels résultats que ces études de fleurs, d’un aspect si rare et si coloré. Je ne parle pas de la tenue des autres toiles que tout le monde admire.

Il a quelques autres peintres dont nous eussions aimé dire un mot, mais notre esprit se tourne invinciblement vers une autre exposition infiniment plus suggestive d’émotions esthétiques, infiniment plus morale ainsi. C’est celle du maître Renoir[1], qui nous offre la pure satisfaction d’un groupement de ses œuvres dans les galeries Durand-Ruel : toute une vie de travail silencieux et sans emphase, une belle vie honnête de véritable peintre. Idéaliste ? Naturaliste ? Comme il vous plaira. Il a su se borner à traduire ses émotions à lui, toute la nature et tout le rêve avec des procédés à lui : il a composé avec les joies de ses yeux de merveilleux bouquets de femmes et de fleurs. Et comme il avait un grand cœur et une volonté droite, il n’a fait que de très belles choses. En attendant une occasion meilleure de dire sur cette œuvre toute notre pensée, nous nous contentons de recueillir cet exemple et cet enseignement.

  1. Nous conseillons de lire la préface du catalogue de M. Arsène Alexandre, qui est un chef-d’œuvre de précision et de discrétion dans l’éloge.