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Pâques-Fleuries


A Frédéric Mistral.

La nature s’éveille, et c’est Pâques-fleuries !
Un soleil indécis s’essaye au ciel plus clair ;
Et, tandis que des chants déjà passent dans l’air,
Avril diligemment prépare ses féeries.

L’aubépin, qui recèle un flot de broderies,
N’entr’ouvre qu’à demi son frêle bourgeon vert.
O printemps, nous t’avons espéré tout l’hiver,
Au coin du feu, dans la langueur des rêveries !

Nos montagnes, là-bas, attendent le doux mai,
Dont le souffle léger va courir, embaumé,
Parmi la feuillaison où le jour se tamise.

Et plus d’un gars, riant à la jeune saison,
Pensif, évoque, assis au seuil de la maison,
Le bouquet de genêts promis à sa promise.

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