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Mais la vieille dame eut un réflexe.

— Ici, au château, comment veux-tu ?

Reine la regarda profondément. Depuis qu’elle l’avait exposé, ce projet, que, parfois, elle s’était plu à former dans ses grandes lignes, prenait corps dans son esprit. Ce projet, qui contenait peut-être leur salut. Et voilà que sa mère, d’un seul mot, le précisait, enlevait ce qui, en effet, l’avait rendu irréalisable. Au château, certes, c’était bien difficile, tandis qu’à la chaumière…

Ce fut un de ces traits de lumière qui illuminent parfois les chemins obscurs de notre destin. Mais déjà, Reine détournait la tête. Il était trop tôt pour le voir.

Elle se leva et dit :

— Alors, il faut encore sacrifier quelques faïences en attendant de louer les herbages.

Et elle se fit l’effet d’un bourreau en voyant sa petite mère retomber en arrière sur son fauteuil avec une figure de martyre. Mais elle serra les dents. Cette fois, il ne fallait pas s’attendrir. Et elle dit, de la voix un peu rauque de ceux qui luttent contre leur cœur :

— J’irai demain à Roville.