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tains à Plymouth, une affreuse maladie, ressemblant beaucoup aux fièvres jaunes, fit disparaître plus de la moitié de leur population. De 300 sauvages, qui habitaient une petite île de Massachusetts, 250 moururent[1] ; il en fut à peu près de même pour les autres. Les sauvages étaient tellement effrayés par ces nombreux décès qu’ils fuyaient dans toutes les directions, sans donner la sépulture à leurs morts. Quelques années plus tard, les Anglais trouvèrent, sur le rivage et dans les forêts, les ossements de ces malheureux. En 1633, la petite vérole fit un affreux ravage parmi ces sauvages. On a calculé que leur population fut diminuée des deux tiers par ces différentes épidémies[2].

Ainsi, les épidémies et les guerres formèrent une longue suite de maux et de malheurs pour ces sauvages. Mais ils eurent un autre malheur, encore plus grand que ceux-là : ce fut de ne pas connaître la vérité. Comme ils furent toujours en relations avec les hérétiques, beaucoup embrassèrent le protestantisme. Des ministres protestants, Mayhew et Eliot, résidèrent au milieu d’eux. Eliot est considéré par les protestants comme l’apôtre de ces sauvages. Il passa un grand nombre d’années à voyager au milieu d’eux, et à leur lire la bible, qu’il avait traduite en leur langue[3].

Des P. P. Jésuites du Canada pénétrèrent jusque

  1. H. Thrumbull. Hist. of the Indian Wars. 112.
  2. Idem. 111, 112.
  3. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. 1. 421. — S. G. Goodrich Pictorial Hist. of the U. S. 78, 79.