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histoire

Les Anglais détruisirent dans cette expédition la tribu des Patsuikets ; mais ils perdirent plus de la moitié de leurs quatre compagnies[1].

Les restes de cette malheureuse tribu se dispersèrent. Quelques centaines de ces sauvages se retirèrent vers le roi Philippe, d’autres émigrèrent vers l’Ouest, sur la rivière Hudson, et quelques-uns se réfugièrent en Canada[2], où ils se joignirent bientôt aux Abénakis, qui furent aussi forcés d’y émigrer pour fuir les persécutions des Anglais. Ceux qui se retirèrent sur la rivière Hudson furent bientôt attaqués et détruits par les Iroquois[3].

Philippe, retiré dans son camp de Mount-Hope, gémissait sur les malheurs de ses infortunées tribus, lorsque la nouvelle de la destruction de celle des Patsuikets vint augmenter sa douleur. Il comprit que sa cause était décidément perdue. Cependant, les quelques centaines de Patsuikets qui s’étaient réfugiés auprès de lui ranimèrent un peu son courage, et il résolut de faire un dernier effort pour venger sa nation. Il recueillit soigneusement les restes de ses tribus, et, au printemps de 1679, il se trouva à la tête d’une armée de près de 3,000 guerriers.

Il savait bien que cette petite armée serait vaincue et détruite ; mais il voulait sacrifier sa vie et celle de ses braves guerriers pour venger la mort de tant d’infortunés frères par celle d’un grand nombre d’Anglais.

Comme l’année précédente, il partagea ses troupes

  1. H. Thrumbull. Hist. of the Indian Wars. 84, 85.
  2. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. 1. 421.
  3. H. Thrumbull. Hist. of the Indian wars. 86.